Le roman est immense, Philippe K Dick écrit comme il régigerait un essai, les circonstances permettent de pénétrer dans la complexité de sa vision. Le thème du policier enquêtant sur lui-même est récurrent dans son oeuvre et l'explosion de la réalité est étudiée sous tous ses aspects.
Maladie mentale, stupéfiant et sciences mixent un univers aux certitudes fuyantes, le costume d'invisibilité de l'enquêteur est semblble aux technologies de brouillage militaire au cours duquel le radar reçoit tellement de données contradictoire qu'il ne peut se caler sur une fréquence. Par conséquent le réel est fuyant, tant dans la dimension temporelle mais aussi lexicographique. On ne peut être sur que l'être que l'on nomme soit exactement celui qu'il doit...
Protée ou quanta, le réel explose dans l'infini miroitement de possibles.
Protée est un génie de l'eau de la mythologie grecque antique qui prenait toutes les formes possibles. La forme, informe ou morphologie potentielle, elle est l'image de l'insaissible, non pas de la furtivité hermétique mais de l'objet changeant de nature tout comme la poésie du quanta dont on ne peut savoir la nature ondulatoire ou corpusculaire avec certitude. Le monde nous échappe définitivement et il faudra s'y résoudre. Ce jeu infini des changement de nature propulse le lecteur et le phénoménologue dans la multiplicité des étages des réels possibles, avérés et potentielles.
Le réel chez PK Dick est la chose la moins certaine du monde, il serait préférable de parler de "réels" au pluriel. Si l'oeil reçoit la lumière la conscience reconstitue le monde, s'appuyant sur les expériences le splus réussies, un puzzle se reconstitue et projetant l'intelligence dans l'intelligible les éléments se reconstituent sous la forme continue d'une réalité que les plus naives auraient voulu plus solide.
Ce doute permanent permet à PK Dick de prétendre que l'homme reste au centre de tout, non pas sous un anthrocentrisme, mais dans la conviction quasi-religieuse de la présence de l'homme.
La fraternité des drogués
La finesse de l'écriture de PH Dick nous permet de percevoir les aspects les plus riches et étonnants de la parnoia comme instrument de reconstitution du réel. La maladie a plusieurs formes, elle mute dans la conscience du malade, parfois elle peut être l'instrument efficace de perception, surmontant les barrières de la conscience, mais elle aussi cet handicap qui isole et coupe du réel maladroitement constitué pas nos intersubjectivités. La drogue constitue un langage commun autour du manque et de l'approvisionnement, c'est ainsi que se fonde les attaches des protagonistes de "Substance Mort" Commensaux aux intérêts communs ils confrontent leurs visions, les synchronisent et pour les moments de clairvoyance constatent l'immense solitude provoqué par le stupéfiants. PK Dick les envisage comme des pionniers pour lesquels l'aventure aurait dégénérée...C'est l'esprit de sa dédicace.
On retrouve cette forme crypto-chrétienne de la salvation des réprouvés.
"les meilleurs de tous les amis"
L'essentiel est invisible à nos yeux.
Il est intéressant de comprendre que PK Dick a vécu à la fin du XXe siècle dans un siècle charnière où l'humanité s'essaye à de nouvelles formules, génétiques, technologies, sciences la dotent de nouvelles facultés s'arrogeant une maitrîse quasiment divine sur le réel.
Les mutants sont parmi nous et plus fréquents que dans les siècles précédants. Nous ne les verrons pas, ils sont parmi nous comme les robots
ont pu constituer "une humanité" alternative dans certains romans.
Rien n'est moins sur de l'étiquette d'un être.
Il nous faut composer avec eux.
PK Dick est le témoin intemporel soucieux d'ontologie et de vérité, référent contemporain aux présocratiques, témoin d'un relecture actuelle de la Bible, il replace le contexte dans une large histoire de l'humanité où il plongera son regard dans nos mythologies fondatrices.
Conscient qu'elles sont le substrat qui baignet nos actions à toutes les échelles. Il pense comme Cornelius Castoriadis qui montre comment les objets les plus surs de notre langage sont chargés de notre vision du monde, car ils constituent notre vision du monde.
C'est le logos.
Au début est "le verbe" avant il n'y avait rien car nous ne pouvions le désigner.
Que se passe t-il ? |
Interview de Shane Carruth II est assez difficile de faire entrer Primer dans une case. Est-ce un film de science-fiction, une fable, un thriller ? Je ne sais pas si j’ai jamais pensé Primer en tant que film de genre. En fait je voulais filmer le processus de création et d’évolution d’une invention. Je savais à peu près dans quelles directions devait aller cette histoire et donc voyais peu ou prou dans quel registre le film devait aller. Mais cela s’est fait quasiment de manière instinctive, comme si l’histoire guidait sa propre logique. Tout en gardant à l’esprit que je voulais conserver une tonalité réaliste, que le boulot de ces deux chercheurs soit plus proche de ce que je connaissais que ce que le cinéma montre d’habitude dans ce contexte. Pour la replacer à un niveau humain. Primer parle avant tout de ce que devient la confiance entre des amis lorsque de gros enjeux entrent en compte, comment ils sont dépassés par leur propre création. Primer fait se succéder des séquences très stylisées et d’autres se reposant sur un jargon scientifique pointu... L’Anglais (NDR : de Steven Soderbergh) est un film qui m’a beaucoup marqué. Surtout parce qu’il m’a permis de comprendre qu’on pouvait raconter une histoire avec différents modes formels, qu’on pouvait éclater un récit : de pouvoir exprimer quelque chose de réaliste dans une forme qui l’est beaucoup moins. Pour ce qui est du jargon, il était important que ça ne fasse pas inventé, que ce qu’ils disent fasse sens. Ce qui est le cas, tout ce qui tient du dynomagnétisme et des supra-conducteurs est très documenté. Mais il fallait surtout que ça ait l’air d’une petite musique, qu’on sente à travers, même si on ne comprend pas ce qu’ils disent, leurs intentions, leurs envies, leurs caractères. Au risque de mettre les spectateurs dans un état de confusion ? Pas jusque-là, non. D’ailleurs, si on y regarde de près, Primer est finalement très logique, toutes les informations sont à l’écran. Mes films préférés sont ceux dont je sors avec une idée précise mais qui m’apparaissent sous un jour différent si je les revois ; ceux qui contiennent des choses que je n’ai pas réalisées à la première vision. J’ai vraiment été pointilleux sur ce point : mettre toutes les clés de l’histoire dans mon film, mais pas forcément là où on les attend. C’est un peu le principe d’une équation. Vos études vous dirigeaient d’ailleurs plus vers une carrière de mathématicien que de cinéaste. J’ai commencé à écrire des histoires pendant mes années de fac. Avant ça je n’avais aucune idée de la force que peut avoir la fiction, de ce qu’on peut y faire passer. Je pensais qu’une histoire ne pouvait être qu’un divertissement agréable, comme les épisodes de La 4e dimension. Quand je me suis rendu compte de la puissance que peut développer une histoire, c’est devenu une obsession. Qui a évolué en parallèle de mes études de maths. Mais quand je me suis mis à travailler, c’était surtout pour mettre de l’argent de côté pour pouvoir me focaliser sur l’écriture. Primer est pourtant né des deux : en même temps que j’ai attaqué le scénario, je lisais beaucoup d’études scientifiques sur les transistors, le calcul, et le zéro. Vous saviez que l’invention du transistor fut accidentelle ? Que des mathématiciens ont approché avec le concept du zéro quelque chose proche de la religion ? Ça m’a fasciné et j’ai extrapolé beaucoup d’hypothèses que je n’avais pas vu racontées dans un film. En gros Primer est presque un TP de sciences aue ie me suis donné. En quoi la notion de réalisme vous était-elle si importante dans Primer ? ]e me suis vite rendu compte que pour pouvoir glisser vers un terrain entre la SF et le fantastique, il était indispensable que les gens soient happés par un postulat de départ le plus réaliste possible. Il était donc nécessaire que Primer ait, dans un premier temps, l’air le plus conventionnel possible pour pouvoir ensuite me permettre une forme plus déconcertante. J’adore les récits conceptuels, mais dès qu’on entre dans une esthétique de SF au cinéma, c’est toujours à coups de rayons-lasers et de vaisseaux spatiaux, auxquels je n’accroche pas du tout. J’ai plus tenté d’aller vers I’ ambiance des Hommes du président, que vers celle des films de SF. Ce mélange d’authenticité et de paranoïa. Vous avez tout fait sur ce film, de la musique au montage. Est-ce à cause de la petitesse de votre budget (NDR : 7000 $) ? Je ne sais toujours pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose : le peu d’argent m’a forcé à m’accrocher, à aller jusqu’au bout. Mais si j’avais su que ça allait me prendre quasiment deux ans de ma vie, je crois que je me serai débrouillé pour trouver un peu plus d’argent. En même temps, ça nous a forcé à une certaine rigueur. On ne pouvait pas se permettre de faire trop de prises. Il n’y a d’ailleurs au final pas de scènes coupées au montage, tout est là. Mais la moindre erreur de continuité ou la peur de voiler un magasin de pellicule est devenu ma hantise. Si j’ai mis autant de temps à venir à bout de Primer, c’est aussi parce que j’ai failli abandonner plusieurs fois. Notamment lorsqu’un jour, alors que je passais mon temps dans mon appartement sur le montage, quelqu’un m’a demandé ce que je faisais dans la vie, et que je n’ai pas su trop quoi y répondre. Vous auriez pu tourner ce film en vidéo, support moins onéreux et plus pratique à monter. J’y ai pensé, mais je me suis dit que même avec aussi peu d’argent, je pouvais tourner en pellicule, parce que c’était quelque chose d’important pour la cohésion du film. En vidéo, je n’aurais pas pu faire « déraper » le spectateur de quelque chose de classique vers une atmosphère étrange, il fallait qu’il soit en terrain familier dès le début de Primer. L’image vidéo aurait illico plongé dans un univers inhabituel la plupart des gens qui sont habitués aux sensations de la pellicule. Shane Carruth (Aaron) La création de Primer est aussi inhabituelle que le film en soi. Carruth, diplômé en mathématiques, travaille successivement dans trois entreprises au poste d’ingénieur. Mécontent de cette vie, il décide de se réorienter en tant qu’écrivain. Après avoir écrit quelques nouvelles, il s’aperçoit qu’il préfère raconter une histoire en images plutôt qu’avec des mots et se met en tête de devenir cinéaste. Carruth passera beaucoup de temps dans des sociétés de production basées à Dallas, sa ville natale, où il apprend toute la chaîne de fabrication d’un film, de l’écriture du scénario à la post-production. À trente et un ans, Shane Carruth, ingénieur de formation, est devenu cinéaste autodidacte. Il aura passé trois ans à concevoir Primer, son premier film qu’il a écrit, joué, filmé, monté, et dont il a composé la musique. |
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Si la science-fiction est née des utopies techniques, rapidement
elle dépasse ce cadre pour se déployer dans une réflexion sociologique voir même philosophique.
Zardoz est exemplaire dans ces termes car John Borman
pose les questions suivantes :
L'homme éternel sera t-il heureux ?
Il y t-il la possibilité de trouver une société parfaite ?
Le réalisateur nous offre une trame optimiste en ce sens que quelque soit le désastre l'humanité recèle en elle une énergie juvénile qui dépassse tous les totalitarismes, fussent-ils les plus sophistiqués. l'humanité à besoin de la mort pour mieux apprécier son existence. L'être humain n'est pas fait pour l'éternité. Assez morale, il nous rappelle combien l'Ubris (hybris) nous remet à notre condition d'humain. L'éternité et la connaissance absolue sont des apanages divins, les humains qui y auront accès sont promis aux pires destins.
Cette question rôde dans de nombreux mythes de beaucoup de civilisations.
Le film commence comme une pièce classique, l'un des principaux protagoniste déclare au public la trame du drame,
il évoque ce qu'il va faire. Il disparaitra rapidement d'un coup de feu donné par le héros.
Et les évènements s'enchaînent dans la découverte d'un univers mystérieux.
Cette forme de narration ignore le suspens conventionnel,
la surprise venant de la façon dont le décor est composé, et dont les indices brouillent une intelligibilité commune.
Zardoz est un film britannique.
Nous sommes dans un conte.
La trame va se dérouler continuement, alors que le héros va découvrir une suite de mondes qui sont autant d'initiation à l'Univers de Zardoz.
Ce lieu se nomme le Vortex.
Un vortex est le centre d'une turbulence spiralée, c'est à priori un lieu de calme.
La tension érotique soutend le film en permanence, accompagnée d'hallucinations. Un monde dans lequel la sexualité ne joue plus aucun rôle, John Borman
L'absence de mort est mortifère, car l'ennui est le solde de cette éternité.
Ceux qui n'obéissent pas vieillissent, l'apathie est une maladie,
"welcome to paradise"
Mais aussi l'absence de sommeil, les éternels du vortex ont perdu les éléments fondamentaux de l'humanité.
La "Zed" est un mutant.
Idée d'égalité absolue
Conscience collective
"second level"
"vortex is an obscenity" la fin de friend, outcast
" Zed have the gift of death"
"What do you want ?
sweet death, oblivion"
L'humanité ne peut vivre éternellement comme elle ne peut se souvenir de tout.
contre la vieillesse éternelle
Tabernacle, rencontre du père de l'immortalité
"we want to die, what the trick ?"
"open your mind, show me the pictures"
L'ubris
"You
kill you God" il accède à la connaissance, il est en mesure de tuer son Dieu...
Il découvre la supercherie, la trame des manipulations d'Arthur Zardoz
May has got the solution
The Prisonner
Rédigé par Thomas Disch alors que l'on était en pleine guerre froide, le roman est choisi par Patrcik Mac Gohan pour réaliser une fresque télévisuelle qui est la première série mythique de l'histoire de la télévision.
L'un des aspects de la guerre froide est l'extension du combat dans les esprits et la communication.
Les deux camps adverses multiplient les expériences de contrôle mental. La psychiatrie est une alternative à l'emprisonnement des opposants. Le projet MK ultra de la CIA étudie sous tous les axes le psychisme et les moyens de son contrôle de 1958 à 1972.
Désinformation, drogues hallucinogènes et mauvais traitements font parties de l'arsenal du contrôle mental.
Le N°6 que l'on connait que sous ce nom est emprisonné au Village.
Ce joli petit village dont on ne connait pas l'emplacement est un univers concentrationnaire en faveur d'un camp. On ne sait rien des geoliers, ils sont mêlés aux prisonniers dont les noms sont remplacés par des numéros.
"Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre" dit le prisonnier.
L'ellipse est au coeur des méthodes narratives du prisonnier, les évènements vont de mystères en mystères, leur succession n'éclaircie pas la situation bien au contraire. Chaque évènement rajoute un paramètre au mystère du village.
Barbarella
Un film de Christian Vadim à partir de la bande dessinée de Jean Claude Forest parue dans V Magazinz en 1962, puis dans l'Echo des Savanes.
Alors que ce cycle de Science Fiction s'est essentiellement intéressé aux postulations sociologiques et aux mondes possibles.
Barbarella représente un autre genre, prenant des formes du Space Opera mais aussi de la Fantasy. Tantôt fresque érotique, Barbarella est symptomatique de son année de réalisation.
69 année érotique, tantôt récit épique, Barbarella est un conte pour adulte.
Jane Fonda incarne une spationaute combattant les méchant avec son charme et son ingénuité.
L'universalité amoureuse de la Terre domine la galaxie, seul le professeur Duran Duran menace cette paix universelle avec son arme.
C'est l'histoire classique du bien contre le mal, de l'innocence contre la perversité. Si la trame de l'histoire est classique, la réalisation parfois approximative et théâtrale a surtout insisté sur les décors, les situations et la plastique de l'actrice. Alors que la carrière de Jane Fonda était encore aléatoire ce film la propulsera au firmament des stars internationales.
Les faiblesses du film peuvent être oubliées car la réalisation s'est préoccupé de respecter au maximum l'esprit inventif et extravagant de la bande dessinée. Car Jean Claude Forest donne au personnage dessiné un charme énorme. Les histoires inspirées des processus de création surréalistes sont chargées de références aux arts plastiques du moment. Duchamp et Dali sont cités, mais aussi des tendances du design contemporain.
Beaucoup de séquences et de plans sont des installations ou des performances en soi.
Barbarella est l'histoire "d'Eros Energumène" le désir créé le désordre.
Le personnage de Duran Duran est la forme classique du savant fou. Image de la défiance populaire devant la science, il veut dominer le monde avec ses inventions. Seule l'innocence et le courage peuvent lui être opposé, car cette défiance est l'image de la crainte des choses que l'on ne maitrîse pas.
Les peuples primitifs sont récipiendaires de la sauvagerie et de la bonté. Ils pratiquent une sexualité libre.
Barbarella est un conte, utilisant les ressources premières du récit de science-fiction, une histoire classique qui se déroule dans un contexte inhabituel renouvelant le regard.
Les charmes de l'incohérence, le récit emporté dans son élan épique néglige la cohérence, prenant une forme onirique. La raison n'a pas de prise sur les enchaînement d'évènements.
barbarella est devenue un icône érotique
Un film d'Anton Leader sur une nouvelle de John Wyndham
et une adaptation John Briley. 29 January 1964 (USA)
Quelques éléments dans Vidéodrome
qui pourraient s'apparenter
à des procédures installatives ou d'art vidéo
Dialogue par écran interposé, on découvre Nicky Brand alors que max propose une cigarette et une voix féminine lui répond alors que la caméra fait un travelling à droite découvrant un moniteur de télévision, on comprend que l'interlocutrice est cette femme en robe rouge. Ainsi peut on imaginer des dialogues entre le réel et ses écrans brouillant totalement la notion de réalité. N'est-ce pas ce que fait la télévision en prétendant montrer et finalement en brouillant les évidences anthropologique du dialogue. Discuterait-on avec son téléviseur comme la Pythie s'adressait aux Dieux de l'Olympe ; dans un état de stupéfaction.
L'écran prend ainsi un rôle essentiel dans un jeu de mise en abyme dans lequel chaque seuil à sa propre autonomie.
Cette mise en abyme se reproduit une deuxième fois lors du premier appel hallucinatoire de Nicky Brand à travers un écran. Ce pourrait être une performance particulièrement réussie, dans lequel les organes sexuelles sont remplacés par la tête et la bouche, c'est tout l'effet que produit la bouche extrêmement sensuelle de Deborah Harry. Max Renn répond à l'appel amplifié de Nicky en se précipitant dans l'écran qui devient chair.
Une autre installation de qualité est la mission cathodique espace improbable fournissant des images télévisées au plus pauvre. Lieu particulièrement ironique où l'on nourrit les âmes avant de remplir les estomacs. Cette espace labyrinthique est bricolé rappelle les installations de Mike Kelley
Le dispositif est raffiné au point d'être occupé par des visiteurs inquiétants qui pourraient aisèment amplifier la paranoïa du film.
La disparition du genre humain par la mutation par la fusion avec le signal vidéo
Le processu biomécanique le pistolet prothèse
L'être humain disparait ontologiquement et phylogénétiquement derrière la multiplicité des possibilités offertes de mutation. Le casque vidéodrome permet d'immerger le spectateur et d'interagir avec son environnement.
Le signal vidéo dégrade les caractéristiques humaine. Les liens entre les personnages sont utilitaires ou circonstanciels.
Il y a un processus onirique.
Vidéodrome produit une modification dans le cerveau semblble à un cancer.
Le cancer est un déréglement des cellules, elle deviennent proliférantes et n'obéissent plus aux règles de la physiologie,elles ne meurent plus, il n'y apa sde renouvellement cellulaire.
Il y a l'idée d'implémentation de vidéodrome avec la cassette que l'on place dans le corps ouvert, Idée de programmation. On donne des propriétés à un être en lui fournissant des informations. Max Renn est possédé. Cela convoque l'idée de parasitisme, comme le vers parasite du mouton, logé dans l'insestin de la fourmi il la pousse au suicide en la faisant grimper en haut du brin d'herbe afin d'assurer sa consommation par l'hôte. Max Renn est habité par vidéodrome, il devient son instrument, même quand il croit lutter contre vidéodrome, il se confond avec l'idée de la nouvelle chair...
La réalité est brouillée comme le signal. On peut évoquer l'idée de bord flou des objets vidéo. On voit d'ailleurs la scène de torture on l'on passe successivement de l'image cinéma à l'image vidéo. La vidéo est un mirage, c'est un signal, c'est nos instrument de perception et notre conscience qui nous font voir .L'homme fabrique sa réalité avec sa conscience Umwelt de l'espèce et weltanschung, on sélectionne de petites parties du réel rendues lisibles par notre perception et notre conscience.
Le monde nouménal est dominant Max supprime sa présence physique (suicide ) pour passer le pas et rejoindre NIcki.
Elle s'adresse à lui de l'autre côté des limbes, c'est la voix des morts, Pythie dévoyée car trop proche des Dieux, elle est un piège mobile qui accompagne Max Renn durant toutes ses péripéties, elle aussi un horizon, celui de l'écran vidéo, de la neige électronique insaisissable car virtuelle, s'organisant provisoirement en fonction du contexte, mirage polymorphe qui fait mourir à la vie physique pour vivre l'existence fantastmatique du vidéodrome... On ne sait pas ce qui est derrière Vidéodrome, fin elliptique qui se termine en catastrophe.
Tron est l'un des premiers long métrage de synthèse et d'effets spéciaux. Sur un trame narrative
extrêmement simpliste, le film est surtout une exploration des possibilités et des conditions de tournage pour le cinéma à venir.
L'idée fondamentale est que l'intelligence artificielle va chercher à dominer le monde numérique et le monde analogique. Voulant maitrîser un chercheur qui tente de s'attaquer à un programme d'Operating System, le programme digitalise le héros pour l'introduire dans le réseau où se déroule le conflit pour la liberté contre la domination du Master system.
Une série d'épreuves sont soumise au héros, qui trouvera au cours de son combat une compagne et un compagnon figurant de petits programmes. La lutte va donner l'occasion de découvrir un monde obscur d'objets synthétiques aux comportements exotiques.
Tron est caractéristique du scénario classique de la science fiction, un héros, un nouveau monde, de nouvelles conditions pour des évènements conventionnels.
D'une certaine manière on peut considérer Tron comme un récit épique semblable aux histoires des Pulps des années 30. (Flash Gordon etc...)
Une aventure conventionnelle a lieu dans une situation décalée, utopique ( en prenant le terme pour autre lieu) ou uchronique dans certain cas.
Les récits de Cordwainer Smith commencent parfois ainsi : " Il y eut un soir, il y eut un matin"
c'est un moyen simple et traditionnel de rythmer le récit dans un espace / temps semblable à celui qui nous est habituel. Tron se déroule en une nuit, les évènements se déroule en nanosecondes, c'est à dire que le temps de la narration est considérablement ralenti...
C'est déjà une façon de créer une distance et une perte de repère...
De telle façon je pourrai affirmer raconter une histoire et dire l'instant suivant qu'elle est terminée. Le temps de la narration est une matière plastique. L'auteur s'arrange afin de rester compréhensible... Il distribue son histoire suivant le temps du récits ou de la projection.
C'est ainsi que l'art vidéo manipule le temps et l'espace à la mesure des décalages et synchronisations spatio temporelles, affirmant la souplesse infinie de la trame espace / temps et plus encore de la narration.
Rien n'empêche de commencer un récit par le milieu et de le parcourir des parties isolées que le spectacteur peut associer lui-même.
Tron esquisse cette idée, à travers le décalage entre les évènements en nanosecondes et le temps du récit 1h 20'.
Lors du cours sur Vidéodrome on a fait l'expérience d'un monde parallèle en abyme dans la télévision, Cronenberg ne dit rien sur le nature de ce monde, aucun indice ormis les écrans plus ou moins habités qui apparaissent au cours du film.
On peut penser que le genre humain cesse dans Vidéodrome, le sujet de la mutation n'est pas loin. Tron est à l'opposé de ces considération, l'humain emporte ses sentiments et son humanité. L'amour et l'amitié trouvent leurs places, La victoire contre le "méchant" se solde par une amélioration dans le monde digital. La compassion parcoure les flux électronique.
C'est probablement cela la limite de Tron, une technologie et un contexte inédit emportent une situation épique normales. On pourrait parler d'une rupture entre le fond et la forme.
Pour autant répéter un récit classique dans un nouveau contexte peut provoquer une rupture du continuum narratif, avec Tron nous sommes légérement ailleurs sans être trop loin.
Alors que dans Vidéodrome
, la névrose et la paranoia emporte le spetateur dans un tourbillon d'idées qui corrodent la réalité. Rien n'est sur après avoir vu un film de Cronenberg.
C'est un sujet récurrent du récit de la science-fiction, c'est même son essence... Le monde parrallèle, qu'il fusse déplacé, anticipé, décalé. La science fiction procède d'un déplacement du cadre et des processus afin de mettre en lumière ce qui pourrait nous sembler évident.
Le monde parallèle est une distance efficace.
La science-fiction procède ainsi d'un dispositif analytique prenant une caractéristique de notre monde pour la transfomer, comme un doute sur les apparences et les évidences.
Les mondes parallèles fonctionnent de différentes façons. Il ya ceux qui se déroulent ailleurs, ceux qui ont lieux demain. Quotidiennement nous opérons de nombreux choix qui ont une incidence sur notre existence, traverser à tel instant peut avoir une incidence fondamentale sur notre existence, accident, rencontre ou non-évènement peuvent survenir et orienter radicalement notre existence. Certains ont imaginé que chaque instant des univers se créaient à la mesure des probabilités. Alors que j'écris ces lignes le train dans lequel je me rends au Havre déraille et je reste immobilisé durant une journée dans la campagne Normande. L'évènement le plus probable continue et je serai bientôt au Havre. Quant à une éventuelle abduction, ces probabilités sont trop faibles pour faire un évènement et sufisament importante dans les configurations imaginaires pour faire un récit.
On peut simplement déclarer l'existence d'un monde parallèle comme le fit en 1885 Edwin Abbott lors de la rédaction de Flatland où à partir d'un postulat il imagine un monde à deux dimensions et ses habitants, il produit un récit qui reporte nos problématiques à deux dimensions.
Tron fonctionne de façon semblable.
Tron est loin de la complexité narrative de Vidéodrome. L'abondance des indices perturbants brise toute linéarité idéologique, Cela créé un vide dynamique qui convoque notre intelligence dans la richesse des interprétations possibles.
Cette propriété narrative est commune à des oeuvres aussi importantes et diverses que l'An 2001 l'Odyssée de l'Espace, Lost Highway et bien d'autres oeuvres elliptiques qui permettent à l'imaginaire de reprendre ses droits.
Tron est ainsi le film d'une idée, des situations et des images. Cette idée est malgré tout suffisament intéressante pour que l'on puisse prolonger les problématiques plus loin et les retrouver dans d'autres oeuvres...
L'intelligence artficielle est au coeur du récit, le héros lutte contre une intelligence artficielle malfaisante, issue d'un programme d'échec, elle s'est développée pour devenir une inetlligence en réseau.
C'est au XIXe siècle que l'on associe l'électricité au cerveau, les expériences des physiologistes sur les grenouilles montrant que les muscles réagissent à l'électricté, puis l'apparition des centraux téléphoniques permettront de soutenir longtemps l'idée que le cerveau à une activité électrique. Ainsi la créateur du Docteur Frankenstein est animée à la vie avec l'éclair d'une nuit d'orage. Ultérieurement on démontrera que le cerveau a une activité électrique, les encéphalogrammes et l'IRM devenant des techniques communes. Ainsi l'idée de réseau électrique est devenu commune. C'était dans l'ignorance du rôle des interactions chimiques très rapides mais localisées et difficilement perceptible dans les activatiuons neuronales.
Le schéma intelectuelle était prêt pour que l'on puisse associer les cerveaux à des machines électroniques. Les progrès de la programmation permettant d'imaginer des machines à penser.
Bien avant, à la base de cette idée la mathématisation du réel était déterminante.
Le fait de savoir qu'une manipulation abstraite permette d'anticiper un évènement dans la réalité permet de penser que si l'on systématise ces opérations on puisse avoir des modèles automatiques efficaces.
Alan Turing a théorisé une machine de calcul universelle en 1945. La machine de Turing préfigure nos ordinateurs. Shannon et Wiener développeront des progrès pratiques et théoriques pour IBM et le Pentagone.
Le rapport étroit entre le calcul et le réel permet de fabriquer ces protocoles efficaces que l'on nomme intelligence artficielle.
A la base ce sont des opérations logiques nommées opérations bolléennes. Association, soustraction et intersections.
L'abondance des calcul permet de lisser les procédures et de copier le réel.
Le paradigme informationnel
Vidéodrome 02/10/2007 Tron 09/10/2007 Zardoz 20/10/2007 Scanner Darkly 06/11/2007 Primer 13/11/2007 The Prisonner 20/11/2007 Barbarella 27/11/2007 The Children of damned 03/12/2007 The Circle 10/12/2007 |